Le 16 mai 2011

Maudit hiver!

Josée Labrie

Pour une bonne majorité d'entre nous, l'hiver n'est ni plus ni moins qu'un mauvais moment à passer. Au point où on a l'impression que, même après 400 hivers passés en Amérique, les Québécois ne se sont pas encore adaptés à leur climat. Autopsie de l'état d'esprit de nombreux Québécois face à une saison au cours de laquelle ils semblent avoir perdu leurs repères.

L'hiver provoque bien des mécontentements. Dès la première bordée, les automobilistes grincheux se montrent impatients de rentrer chez eux et se plaignent du trafic dense, empêtrés dans les centimètres de neige. Ensuite, ils pestent, encouragés par le ton plaintif des présentateurs météo, car ils devront ramasser cette neige, «ce cadeau du ciel». Que diraient nos ancêtres, ceux qui ont colonisé le pays dans des conditions difficiles, en entendant nos jérémiades? «Aurions-nous engendré des moumounes, pardieu!»

Est-ce parce que les Québécois sont des geignards professionnels ou est-ce parce qu'ils ne se sont jamais réellement adaptés aux rigueurs de la saison froide?

Pour trouver quelques réponses à ces questions, nous avons décidé de rencontrer des spécialistes et de réunir un groupe d'une dizaine de personnes qui ont en commun de vivre ou de subir l'hiver (selon le cas), afin d'échanger sur ce thème. La rencontre a lieu à la fin d'un après-midi gris et humide du mois de novembre. Le groupe est formé de professionnels, célibataires ou vivant en couple, choisis au hasard. Plusieurs ont de jeunes enfants et doivent composer avec les horaires d'école ou de garderie ainsi qu'avec leurs obligations professionnelles. Ce sont donc des parents «normaux». La discussion est animée et prend très vite la forme d'un règlement de compte à l'égard de l'hiver. À la fin de l'entretien, nos participants sont satisfaits de l'échange et soulagés. L'idée de créer des groupes de discussion sur l'hiver, qui serviraient d'exutoire aux frustrations, émerge à la suite de cette rencontre.

On n'a plus les hivers qu'on avait

Plusieurs personnes du groupe se montrent positives par rapport à ce qu'on appelle l'hiver franc, c'est-à-dire un hiver classique avec beaucoup de neige et un froid sec et tolérable. Seulement, ce type d'hiver est manifestement en voie de disparition. «Le problème, c'est que nous avons des entre-deux de plus en plus longs», se plaint Mathieu. «Ça contribue à miner le moral des gens», ajoute Jean, qui affirme qu'il aime rester chez lui, près du feu, lorsque la tempête se déchaîne à l'extérieur.

C'est l'incertitude et les écarts de température constants, que l'on attribue en partie au phénomène du réchauffement climatique, que notre groupe semble détester le plus. Le manque de lumière naturelle constitue la seconde contrainte la plus importante. «Devoir sortir du bureau et rentrer chez soi à la noirceur, ça finit par être très lourd», lance Antoine. Ce manque de lumière naturelle est  néfaste au point que 20 % des Québécois souffrent de trouble affectif saisonnier (TAS), ce qui leur donne l'impression d'être constamment fatigués et les oblige à dormir davantage. «Un pourcentage élevé de gens ne sont même pas diagnostiqués TAS et considèrent que ce malaise naturel vient avec l'hiver et finit par passer», observe le psychiatre Pierre Gagné.

Ce dernier recommande régulièrement à des patients de pratiquer la luminothérapie (voir encadré à la page suivante). «En Amérique du Nord, environ 3 % des gens souffrent de dépression saisonnière. C'est grave; certains doivent même cesser toute activité», explique Pierre Gagné. Lui-même affirme sans gêne qu'il déteste l'hiver et affiche un plaisir évident à le dénigrer, semblant prêt à une joute oratoire avec quiconque oserait défendre la position contraire. Que pense-t-il de nos jérémiades à propos des intempéries que nous impose l'hiver? Se plaint-on trop de cette saison? «C'est normal de détester l'hiver; il est même souhaitable que nous nous plaignions collectivement, car c'est un exutoire», soutient-il.

Le Québec, pas tout à fait adapté à l'hiver?

Sommes-nous des mésadaptés? La question est évoquée depuis quelques décennies, et elle resurgit périodiquement selon l'urbaniste Gérard Beaudet, de l'Université de Montréal. D'après lui, notre rapport trouble avec la saison s'explique par nos racines : «Nos ancêtres ne proviennent pas de pays nordiques et leur adaptation a représenté une épreuve», affirme-t-il. Nous portons en quelque sorte ce souvenir dans notre mémoire collective. Le sociologue québécois Alain Brunel, installé à Paris depuis 30 ans, parle même, dans un texte publié dans Le Devoir, du «traumatisme d'origine», qui explique en partie notre haine de l'hiver : «C'est le recours aux connaissances, techniques et vêtements amérindiens, adaptés à l'hiver, qui facilite l'apprivoisement du pays. Du point de vue français, cette adaptation s'apparente à un ensauvagement des habitants. Les Français s'estimant au sommet de la civilisation, il y a sûrement eu ici un premier motif de malentendus, de tensions (...) et une bonne raison pour les Canadiens de maudire à la fois l'hiver et les Français.»

L'historien Jean-Pierre Kesteman évoque une seconde théorie pour expliquer notre prétendue mésadaptation : «Pendant des siècles, nous nous sommes habitués aux conditions climatiques du pays dans lequel nous étions forcés de vivre. Mais depuis 40 ans, le Québécois s'est urbanisé, et il est confronté à un système économique dont l'agriculture n'est plus l'activité principale.»

Or, l'agriculture nous rappelait aussi que l'on devait se soumettre aux excès de la nature et suspendre le travail dans les champs le temps nécessaire. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. On s'active quel que soit le temps qu'il fait. «Notre rythme de vie nous a éloignés de la nature. Les arbres, entrent en période de dormance, les ours et les écureuils hibernent, mais nous, non, affirme la psychologue Johanne Bernatchez, qui ajoute : Certains auraient besoin de ce ralentissement en hiver, mais notre société ne le permet pas.» Une participante du groupe de discussion abonde dans le même sens : «Quel que soit le temps qu'il fait, il faut rester productifs. Je pense qu'on devrait chercher des moyens de se faciliter la vie pendant cette saison parce que tout est plus exigeant aujourd'hui; l'hiver rend notre quotidien plus laborieux, notamment en ce qui concerne les transports.»

Ainsi, les temps modenes menaceraient notre lien culturel avec l'hiver? «La mondialisation nous oblige à produire au même rythme que les pays qui ne sont pas aux prises avec les rigueurs de l'hiver», souligne un autre participant.

D'après certains, nous aurions fait peu de choses pour rendre ce quotidien plus facile, d'où notre impression de ne pas être en phase avec la saison. «C'est notre façon d'aborder l'hiver qui n'est pas la bonne», s'exclame Alexandre. «Lorsqu'il y a des tempêtes de neige, nous nous rendons tout de même au bureau, mais nous arrivons dans un état lamentable», souligne un autre participant. Quel employeur a déjà pensé à permettre à ses employés de porter des vêtements plus décontractés et d'adapter ses horaires aux rigueurs de janvier? «Nous avons investi dans l'équipement de voirie pour rendre les déplacements plus faciles. Nous sommes des experts en prévisions météorologiques, mais rien n'est fait au niveau professionnel.

À part le développement de l'industrie touristique, visant en partie la clientèle européenne (donc en vacances!), l'absence d'une culture qui favorise l'amour de l'hiver semble faire défaut, déplore le groupe.

L'exemple des pays scandinaves

On devrait s'inspirer davantage des pays scandinaves, qui ont su mieux composer avec les rigueurs de l'hiver, croient plusieurs. Cette différence de culture se perçoit en effet lorsqu'on compare le Québec et la Scandinavie. Mireille Gauthier-Rouleau, une Québécoise, a suivi son mari suédois rencontré à Sherbrooke au cours de ses études. Depuis trois ans, elle habite la ville universitaire d'Uppsala, à 30 minutes de Stockholm, en Suède. Elle fait remarquer que l'aménagement des villes de ce pays est pensé pour faciliter les activités extérieures durant la saison morte : «Les hivers suédois sont plus doux, il est vrai, et il est possible de faire du vélo pendant toute l'année grâce aux nombreuses pistes cyclables aménagées. De plus, les Suédois ont un système de transport en commun tellement efficace que moins de gens utilisent leur voiture. Certaines rues et certains trottoirs sont chauffés grâce à la récupération de l'eau des maisons et même à l'énergie dégagée par le compostage. Et l'éclairage des maisons suédoises est aussi pensé en fonction des heures d'ensoleillement moins nombreuses en hiver», conclut-elle.

«On a avantage à s'inspirer des pays scandinaves!» commente Isabelle Poitras, urbaniste à la Ville de Québec et détentrice d'une maîtrise en environnement de l'UdeS. Elle reconnaît même que les cours d'urbanisme traitent peu de la problématique hivernale.

«Au Québec, par exemple, il faudrait que les personnes âgées puissent  continuer de sortir même s'il fait froid. Nous devrions créer un réseau de transport plus adapté pour ces gens-là», ajoute-t-elle. L'urbaniste affirme qu'il y a bien une volonté politique de faire de Québec une véritable ville nordique, mais que les actions concrètes ne suivent pas. Cette année, la ville a décidé, souligne-t-elle, de ne plus dégager certains trottoirs des quartiers résidentiels pour des raisons financières. Il s'agit d'un recul, selon elle : «On est un pays nordique. Il neige, alors faisons donc tout pour rendre cela agréable.»

Notre admiration pour les pays nordiques est exagérée, croit pour sa part le professeur de géographie Hardy Granberg, qui est né en Laponie, la région la plus au nord de la Suède. Il admet que les Lapons ont davantage réfléchi à la question de l'hiver, au point d'avoir inventé 300 mots destinés à décrire l'état de la neige. Mais en Suède aussi, une bonne partie de la population déteste cette saison, tout comme nous. «Leur taux de suicide est aussi très élevé», fait remarquer Pierre Gagné, lui aussi prudent devant la tentation de dire que l'hiver est plus blanc chez le voisin.

L'influence de l'hiver sur notre culture

«À quel âge commence-t-on à détester l'hiver?» demande Pascale, une autre participante, ce qui fait réfléchir tout le groupe pendant quelques secondes. «On renoue avec les joies de l'hiver le jour où l'on renoue avec des activités d'enfants», dit Mathieu, qui n'était pas né lors du tournage du film La guerre des tuques, en 1984. Il serait peut-être bon, alors, de nous rappeler une époque où nous aimions davantage l'hiver. Du côté des artistes également, l'hiver n'est plus ce qu'il était. Les grandes œuvres qui s'inspiraient de l'hiver datent d'il y a presque deux décennies, que l'on pense au film Kamouraska, au roman L'hiver de force, de Réjean Ducharme, ou au très mythique film La guerre des tuques.

«L'hiver a tendance à disparaître du patrimoine artistique québécois contemporain : nous avons remarqué qu'il est moins présent dans l'œuvre culturelle québécoise, y compris au cinéma», observe Élise Salaün, professeure de littérature à l'Université de Sherbrooke et au Middle College du Vermont. Cette dernière est aussi chercheuse associée au Laboratoire de recherches sur l'imaginaire du Nord, de l'UQAM. Elle ajoute : «On se demande si c'est le résultat des changements climatiques ou le fait que l'hiver ne nous impressionne plus autant qu'à l'époque des cabanes chauffées au bois et perdues dans la nature à cinq mille du voisin.»

Pour l'historien Jean-Pierre Kesteman, c'est du côté de la nature qu'il faut chercher des réponses : «C'est notre rapport avec la nature qui se modifie et qui influence la place de l'hiver dans l'histoire même de l'humanité.» On n'a qu'à penser, selon lui, aux œuvres de science-fiction dans lesquelles les humains vivent dans des bulles technologiques et des environnements contrôlés où il n'est jamais question des contraintes de l'hiver. Il ajoute : «Je pense que la question à poser, ce n'est pas seulement “pourquoi détestons-nous l'hiver?”, mais “qu'est-ce que l'hiver par rapport à notre évolution? D'où venons-nous?” et “où allons-nous?” Peut-être que notre trajectoire humaine est en train d'évoluer et que, dans 25 ans ou dans plusieurs siècles, nous allons arriver à contrôler notre climat.»

En attendant de nous soustraire complètement aux rigueurs de l'hiver dans des bulles au climat tempéré installées au-dessus de chaque maison, nous avons intérêt à réfléchir au sujet de cette saison et à définir collectivement un mode de vie qui changerait la perception que nous en avons.

Comment aimer l'hiver?

Pour Martin Brochu, professeur chercheur en éducation physique, spécialiste de la physiologie et chercheur notamment auprès des personnes âgées, le monde se divise nettement en trois clans : «Il y a les personnes qui aiment l'hiver, celles qui n'aiment pas l'hiver, et les autres. Il ajoute : Les personnes qui aiment cette saison sont actifs et en profitent pour pratiquer des sports ou des activités qu'on ne peut pas faire à d'autres moments.» C'est un fait connu, l'hiver convient généralement aux sportifs. Parmi les participants de notre groupe de discussion, une seule personne, un marathonien et grand amateur de sports, reste positif quels que soient les arguments du groupe. Or, les perspectives d'avenir pour les amoureux de l'hiver sont encourageantes : les saisons rigoureuses d'autrefois seront vraisemblablement de retour. En effet, selon le professeur Hardy Granberg, qui étudie la composition des flocons de neige et le climat, notamment lors d'expéditions en Antarctique, les prochains hivers devraient se refroidir et comporter plus de précipitations.

Ces prévisions ont de quoi glacer d'effroi les membres du deuxième groupe, c'est-à-dire ceux qui détestent l'hiver. «Ce sont en général les gens qui restent confinés à l'intérieur, précise Martin Brochu. Il y a alors un étiolement de la vie sociale, ce qui se révèle néfaste pour la santé mentale de ces personnes.»

Un troisième groupe demeure actif une partie seulement de l'année. Selon Martin Brochu, ce sont, par exemple, les amateurs de hockey des ligues de garage : «Ils ne sont pas forcément actifs durant l'été. Lorsque l'automne arrive, ils ne sont pas en forme et se blessent souvent dès les premières parties de hockey.»

Comment changer sa perception de l'hiver?

«Il faudrait mieux identifier ceux qui n'aiment pas l'hiver et faire en sorte qu'ils puissent être actifs pendant cette saison. C'est un gros défi», explique Martin Brochu. Le meilleur moyen, selon lui, est d'apprivoiser le froid. «Quand on travaille sur nos projets de recherche avec les personnes âgées, on constate que le froid est un facteur limitant, particulièrement auprès de cette clientèle, dont le métabolisme réagit fortement aux basses températures. Mais certains commencent à pratiquer des activités à l'extérieur et à faire abstraction du froid lorsqu'ils comprennent qu'il est possible de l'apprivoiser.»

Pour la psychologue Johanne Bernatchez, il y a toujours une raison qui se cache derrière le fait de dire qu'on n'aime pas l'hiver. C'est cette raison qu'elle cherche à découvrir : «Lorsqu'une personne me dit qu'elle n'aime pas l'hiver, j'entends sa déception, l'émotion négative qui s'en dégage. Mais j'essaie de comprendre ce qui explique qu'elle souffre tant à cause de cette saison.» Selon elle, cela peut être un facteur dont la personne n'est pas consciente, comme le fait ne pas être habillée de façon appropriée.

La haine de l'hiver cache souvent un sentiment de perte : «Il faut faire le deuil de sa saison de golf, par exemple. Il suffit alors de trouver une autre activité qui nous passionne», explique Johanne Bernatchez. La clé, c'est le plaisir. L'idée consiste à repérer le plaisir qu'on ne se permettra que l'hiver. Bastien Lefebvre a une suggestion toute prête : Géographe de formation, il fait partie de ceux qui profitent pleinement de la saison, puisqu'il gère une petite entreprise, Nordik Aventures, dans la région du Mont-Orford, qui offre depuis trois ans des randonnées de traîneaux à chiens. Il affirme qu'il connaît le nom de ses 38 huskies et qu'il n'a presque jamais annulé une sortie, même par temps de grands froids. «Les gens arrivent préparés et ouverts d'esprit. Nous avons toujours des vêtements supplémentaires pour les plus frileux.» Le plaisir est, là aussi, la clé d'une sortie réussie. Mais Bastien Lefebvre reconnaît que le débat pour faire apprécier l'hiver aux Québécois n'a pas beaucoup progressé : «Si l'on souhaite des progrès, il y a des liens à faire. Le paysage est là, magique, dès que la neige tombe. Qu'est-ce qu'on en fait? Ça, c'est une autre question», commente-t-il.

Martin Brochu précise que l'effort de la communauté peut faire la différence. Des études auraient démontré que l'aménagement extérieur d'un environnement a un impact sur les habitudes de vie des habitants des pays nordiques : «À Sherbrooke, l'aménagement du secteur du Lac des Nations, avec patinoire l'hiver, a donné le goût à bien des gens de sortir», souligne-t-il. D'autres villes pourraient s'en inspirer afin de donner à leurs citoyens le goût de l'hiver!

La luminothérapie

La luminothérapie consiste à s'exposer aux rayons d'une lampe d'une puissanced'au moins 10 000 lux pendant 30 minutes, matin et soir. Les rayons de la lampe provoquent alors des effets positifs sur le cerveau et le moral puisqu'ils agissent sur la mélatonine, une hormone sécrétée par l'hypophyse, ou encore ont une influence sur le taux de sérotonine. Les experts ne s'entendent pas encore sur la question, mais reconnaissent les effets positifs de la thérapie. «Dans la plupart des cas, il suffit de deux ou trois jours d'exposition pour en voir les effets. C'est plus rapide que des anti-dépresseurs», explique Pierre Gagné. Ses patients, qui deviennent amorphes à partir du moment où la lumière naturelle diminue au début de l'hiver, retrouvent leur entrain et ont de nouveau envie de faire des activités lorsqu'ils utilisent la luminothérapie. En 1984, Pierre Gagné a fait venir de Californie une lampe dispendieuse qui allait ensuite être employée dans une chambre spécialement aménagée de l'hôpital de Sherbrooke. «J'étais le premier à conseiller des traitements de luminothérapie à mes patients qui montraient des signes de dépression dès l'automne, au moment où la lumière naturelle diminue. À l'époque, on commençait à peine à entendre parler de dépression saisonnière et de luminothérapie», se rappelle-t-il.

Hiver 101

Janette Patricia Girardo et Miller Gautierrez, deux étudiants en service social à l'Université de Sherbrooke, sont arrivés de Colombie en 2003. À l'époque, ils ont assisté à une séance de formation sur l'hiver, donnée plusieurs fois par année depuis 15 ans par le Service d'aide aux Néo-Canadiens de Sherbrooke. Aujourd'hui, dans le cadre d'un stage en service social, les deux étudiants donnent eux-mêmes la formation, à titre de stagiaires, à des groupes de nouveaux arrivants. La plupart sont conviés à cette séance automnale au cours des premières semaines suivant leur arrivée au pays. La plupart du temps, ils y assistent avec un interprète, car ils devront affronter les rigueurs de l'hiver bien avant de maîtriser la langue française. «Ça permet de démystifier l'hiver et de faire face aux peurs», explique Janette Patricia Girardo. Le cours est très concret et se veut le b. a.-ba pour affronter l'hiver. On y apprend par exemple comment régler la température de la maison et s'habiller comme un oignon. Au cours de la formation, il est cocasse d'observer des Africains essayer pour la première fois une paire de mitaines. «Ils nous demandent s'il est vrai que les oreilles des Québécois peuvent tomber par grands froids.» Parmi les autres mythes qui circulent, certains ont peur de ne plus pouvoir respirer dans la maison ou de voir les vitres éclater.» En contrepartie, les premières tempêtes de neige sont magiques.

Références supplémentaires

Brunel, Alain, Un 401 hiver de force pour Québec, Le Devoir, 14 avril 2008, p. 6.

Norman Pressman, Northern cityscape. Linking design to climate, Yellowknife, Winter cities association, 1995, p. 18.

Bernard Arcand, Abolissons l'hiver!, Montréal,  Boréal,  2006, 114 pages.

Stéphane Champagne et Marie-France Létourneau, Le Québec en hiver, Éditions Michel Quintin, 2006, 344 pages.

Péotti, Francine, Passeport blasphématoire pour l’hiver québécois, Montréal, Le Biocreux, 1980, 69 p.

Lamontagne, Sophie, Laurence, L’hiver dans la culture québécoise, Québec, Institut Québécois de recherche sur la culture, 1983. 194 p.

Le Soir, Sciences Santé, 11 septembre 2008, p. 19

La dépression saisonnière liée au grand transport de sérotonine en hiver

Le taux de transporteurs de sérotonine dans le cerveau serait nettement plus élevé en hiver qu’en été. C’est ce qu’on découvert des chercheurs du Centre for addiction and Mental Healh (Canada). Ces résultats obtenus (..) démontrent une plus grande évacuation de sérotonine au cours de l’automne/hiver, période où les patients bénéficient de moins de lumière du jour. Cette découverte pourrait avoir d’importante implications dans la compréhension de la dépression saisionnière.

Selon le Groupe de recherche canadien Environics :

Jean-François Ferland, Les bleus électroniques, Direction informatique, commentaires, vendredi 14 décembre 2007

Les effets de l’exposition prolongée à la lumière de l’écran d’ordinateur sont peu connus. Des chercheurs étudient la question, notamment à savoir si l’utilisation de l’ordinateur peut contribuer à la dépression ou au désordre affectif saisonnier.

Francœur, Louis-Gilles, La passion du Nord, Le Devoir, 30 janvier 1999, p. F3

La réflexion sur tous les aspects de la nordicité s’intensifie au gré de l’explosion technologique, mais elle ne réglera rien, conclut Louis-Edmond Hamelin, «si l’on n’arrive pas à enterrer une certaine phobie, à accepter le froid et l’hiver, à aimer ce climat qui nous apporte beauté et inventivité au plan technique, en particulier dans le domaine énergétique.